Les 120 pas
extrait du livre de Guillerno Sullings, À la croisée des chemins
(Les pas vers la Nation Humaine Universelle), Editions Références, 2017

Conformément à l’analyse précédente sur les principaux sujets, nous essaierons maintenant de synthétiser ce que nous avons dit sous la forme de pas que nous considérons comme nécessaires à mettre en oeuvre pour avancer vers la Nation Humaine Universelle. Cette énumération de pas n’est aucunement exhaustive, c’est seulement un point de départ afin que
ceux qui partagent cet objectif puissent ajouter davantage de propositions. Par ailleurs, nous décrivons des étapes très générales qui nécessiteront, pour être complétées, d’autres petits pas préalables puisque, comme nous l’avons vu, tout est en processus. L’important est d’avoir quelques images des
objectifs fondamentaux et surtout, de se rappeler que pour pouvoir avancer vers l’objectif final de la Nation Humaine Universelle, les premiers pas, les objectifs qui s’avèrent les plus simples à atteindre, pourront sûrement être entrepris de manière isolée en différents endroits. Toutefois, nous avons la certitude que pour pouvoir passer aux pas les plus complexes, il sera nécessaire de se coordonner pour gagner en force, et cette coordination sera précisément d’autant plus viable si dès le début, nous commençons à la mettre en place, en entrant en contact avec ceux qui ont entrepris le même chemin.
Dans un premier temps, nous nous référerons à certains pas génériques qui, en tant que dispositif de travail, devraient être pris en compte par les individus, les organisations et les gouvernements. Puis nous nous référerons aux points spécifiques qu’il faut entreprendre dans chaque domaine, ceux-ci devraient être soutenus par les individus, promus et exigés par les organisations, et mis en oeuvre par les gouvernements.

Pas génériques

Pour les personnes
1. adhérer au projet de la Nation Humaine  Universelle, en se définissant comme “citoyen” de celle-ci, et être disposé à recevoir des informations sur les activités qui se réalisent dans le cadre de ce projet commun.
2. Face à des conflits spécifiques locaux ou régionaux liés à certains des objectifs, soutenir par sa signature, par des
idées ou par son vote lors des consultations de base.
3. encourager certaines activités organisées par des
mouvements sociaux qui travaillent sur quelques-uns des
objectifs.
4. S’intégrer comme volontaire dans certains mouvements ou organisations sociales.
5. en période électorale, soutenir par son vote les candidats impliqués dans le projet s’il y en a et en aucune façon soutenir ceux qui proposent de façon manifeste des politiques opposées.
6. Collaborer à la diffusion des idéaux et des objectifs de la Nation Humaine Universelle dans son milieu immédiat.
7. Se proposer dans la vie quotidienne d’avancer vers une conduite cohérente et solidaire, en traitant les autres comme nous voudrions être traités, soit comme simple acte volontaire ou en se qualifiant avec d’autres aux
valeurs humanistes.

Pour les organisations et les mouvements sociaux
8.  adhérer en tant qu’organisation au projet de la Nation Humaine Universelle.
9.  adopter une organisation interne basée sur la démocratie réelle.
10. Travailler sur quelques-uns des objectifs en convoquant des volontaires. Travailler sur le thème, diffuser les activités, en rendant manifestes les conflits.
11. Se mobiliser pour exiger des autorités qu’elles prennent des mesures appropriées pour résoudre les aspects des conflits qui sont de leur compétence.
12. Face à l’absence de réponses, dénoncer publiquement les gouvernants et exiger, par des consultations populaires, que le sujet soit traité et que des moyens de démocratie réelle soient mis en place.
13. Se coordonner avec d’autres organisations qui travaillent sur la même thématique et organiser des consultations populaires même si elles ne sont pas réalisées dans un cadre légal, sur la résolution du thème spécifique et en demandant la démission des élus.
14. Se coordonner avec d’autres organisations au niveau local et national qui adhèrent à l’objectif de la Nation Humaine Universelle, même si elles agissent sur d’autres thèmes.
15. organiser des forums conjoints entre les organisations coordonnées et diffuser à une autre échelle. Collaborer avec des organisations semblables d’autres pays.
16. augmenter la pression sur les dirigeants, pour tous les sujets de l’agenda des organisations, et continuer à demander la mise en oeuvre de moyens inaliénables de démocratie réelle.
17.  Intervenir politiquement. D’abord en essayant d’engager les partis politiques proches à reprendre les propositions comme étant les leurs, et en cas d’acceptation, diffuser publiquement l’accord et demander du soutien lors des élections. Dans le cas contraire, renforcer la démocratie réelle à l’intérieur d’une coordination d’organisations, et créer une nouvelle force politique qui participe aux élections.
18. Inviter davantage d’organisations et de mouvements sociaux qui adhèrent au projet de la Nation humaine universelle à se joindre à la stratégie politique et à oeuvrer avec force à l’éviction du pouvoir des politiciens professionnels.
19. avancer dans la coordination avec des organisations proches au niveau international, pour échanger des expériences et organiser conjointement des actions en rapport avec des objectifs globaux.

Pour les gouvernements
20. adhérer en tant que gouvernement au projet de la Nation Humaine Universelle.
21. Évaluer sur quels objectifs il est possible d’avancer à court, moyen et long terme et agir en conséquence au niveau correspondant.
22. Sans tenir compte du temps que peuvent prendre les
autres objectifs, à court terme commencer à favoriser la participation sociale par le biais de mécanismes de la démocratie réelle.
23. Contribuer depuis sa fonction à la diffusion et à l’organisation d’activités relatives aux objectifs au sein de toute la société de sa zone d’influence.
24. Se mettre en relation et se coordonner avec les mouvements sociaux, organisations et gouvernements qui travaillent sur les mêmes objectifs, dans sa zone d’influence, et à d’autres niveaux du pays ainsi qu’au niveau international.

Pas spécifiques

Désarmement
25.  Travailler à la prise de conscience des populations des nations productrices d’armements sur la nécessité de ne pas soutenir par leur vote les gouvernements qui ne s’engagent pas dans le désarmement comme priorité de leur politique extérieure.
26. Coordination entre organisations qui travaillent sur le thème de la paix et du désarmement pour organiser des forums, des événements et des mobilisations en exigeant des gouvernements, en particulier ceux des puissances militaires, les points suivants :
27. Démantèlement total des arsenaux nucléaires et de toutes les armes de destruction massive.
28. Campagnes de prise de conscience en direction des populations des pays en conflit pour renforcer la valorisation de la paix et de la vie face à l’horreur de la guerre, en  appelant à des consultations populaires pour appuyer les processus de paix.
29. Traités de paix incluant le refus explicite de l’utilisation des armes pour résoudre les conflits pendant que se négocient les conditions avec le soutien de la communauté internationale.
30. Interdiction de ventes d’armes aux pays qui n’acceptent pas les accords de paix avec les autres nations ou qui sont en guerre civile.
31. Réduction progressive de l’armement  conventionnel, en fonction de l’avancée des accords de paix.
32. Reconversion progressive de l’industrie d’armement vers l’industrie de machines et d’équipements pour le développement des pays à faibles ressources.
33. Interdiction de la vente d’armes hors des contingents qui sont en accord avec la défense nationale et la sécurité intérieure de chaque pays.
34. Intégration dans les systèmes éducatifs des méthodes d’apprentissage à la paix et à la non-violence.
35. Interdiction de la fabrication et de la vente d’armes à usage civil.

Refondation des Nations Unies
36. Réaliser des forums locaux et nationaux pour débattre sur le véritable rôle que devrait tenir l’organisation des Nations Unies, et comment sa politique actuelle influe sur chacun des pays.
37. Coordonner des campagnes mondiales de diffusion en dénonçant l’actuelle hypocrisie de l’ONU, et en particulier sa manipulation par les grandes puissances.
38. Dénoncer dans tous les pays, et en particulier dans les territoires des grandes puissances et des membres permanents du Conseil de Sécurité, leur complicité dans l’enlisement de la lutte pour la paix mondiale, et
responsabiliser les gouvernements de ces puissances.
39. Réaliser des campagnes de pression pour que tous les gouvernements fassent au sein des Nations Unies les propositions concrètes suivantes :
40. Élection démocratique du Conseil de Sécurité  par le vote de toutes les nations, sans membres permanents avec droit de veto.
41. Impossibilité d’être membre du Conseil de Sécurité pour les pays qui agressent d’autres nations ou commercialisent des armes à des pays agresseurs, ou qui facilitent ou ne contrôlent pas le trafic d’armes.
42. Abandonner la politique de simples recommandations impuissantes, et établir comme règle pour devenir membre, le respect des résolutions liées au maintien de la paix, de la défense de la vie humaine et de la viabilité de la planète.
43. Mettre à disposition la capacité organisationnelle de l’ONU pour faciliter toutes les initiatives émanant des populations convergeant en une avancée vers la Nation Humaine Universelle.
44. Dans le cas de non progression de ces propositions au sein de l’ONU, créer un bloc de “Pays en faveur de la Nation Humaine Universelle” qui dénonce les manipulations des puissances et qui ne reconnaisse pas leur autorité morale pour proposer des initiatives. Mise en oeuvre par ce bloc d’actions communes en direction des objectifs mentionnés.

Campagne pour le développement mondial
45. organiser des campagnes nationales pour faire prendre conscience de l’importance d’être solidaires avec tous les exclus du monde, en commençant par ceux de son propre territoire, mais aussi en apportant un appui à d’autres pays dans des situations plus critiques.
46. organiser des campagnes d’appel à volontaires pour des dons en argent, ou en matériel ou pour s’impliquer personnellement à contribuer au développement dans différents territoires.
47. Mise en place d’une coordination entre  organisations de confiance, existantes ou nouvelles, qui se mettent en route avec les volontaires, pour canaliser les efforts et les aides matérielles.
48. Renforcer et amplifier toutes les activités liées à la santé et à l’éducation, en y ajoutant la formation professionnelle en fonction des accords pour le développement, en concertation avec les entreprises et les gouvernements.
49. Donner une ample diffusion aux projets d’aide pour obtenir plus de soutien civil et institutionnel.
50. exiger des gouvernements qu’un pourcentage du budget national soit destiné à ces campagnes, ainsi qu’un appui logistique et la couverture internationale à travers les représentations diplomatiques.
51. Promouvoir une forte augmentation de l’impôt sur les biens de luxe, destinée à ces campagnes, non seulement comme source de financement mais surtout comme un indice clair des priorités que doit avoir une société.
52. avancer progressivement pour exiger le soutien gouvernemental, jusqu’à l’obtention d’accords internationaux par lesquels chaque pays s’engage à destiner un pourcentage de son PIB, échelonné de 0,3 à 3 % selon son niveau de développement.
53. Pour pouvoir respecter de tels engagements, établir une réaffectation progressive des parties budgétaires aujourd’hui destinées à la course aux armements, pour les consacrer au développement mondial.

Restructuration du système financier international
54. Faire prendre conscience aux populations que le pire fléau de l’économie et le pire ennemi de la démocratie est le pouvoir financier global. un cancer avec des ramifications dans toutes les banques privées du monde, et qui aujourd’hui contrôle une grande partie du pouvoir politique de la planète. Il faut exiger des gouvernements qu’ils luttent contre sa suprématie, avant qu’il ne continue
à commettre des déprédations sur l’économie productive, en pillant les États et en appauvrissant les populations. Si on devait désigner un ennemi, ce serait ce pouvoir financier global.
Un autre pas dans le travail de la prise 55. de conscience à réaliser par les mouvements sociaux, consistera à produire un changement de paradigmes idéologiques à l’égard de la vision actuelle du monde de la finance. Il faut renforcer la conception selon laquelle les flux financiers, produits de
l’épargne, doivent exclusivement être destinés à l’investissement productif. La rente financière et spéculative, qui s’est convertie en une activité licite et même prestigieuse, doit être condamnée et méprisée. Il faut suggérer à ses
acteurs de chercher un travail digne.
56. Partout dans le monde, les mobilisations doivent augmenter pour répudier la spéculation criminelle de la banque privée, et exiger une refonte complète du système financier selon les pas suivants :
57. Commencer à démanteler le pouvoir financier par étapes, en évitant les impacts indésirables du fait du maillage complexe de la finance avec l’économie réelle. un premier pas consistera en ce que chaque pays empêche,
grâce à des régulations strictes, la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux, en ne reconnaissant aucune légalité aux sociétés offshore qui opèrent dans ces territoires.
58. Pour éviter les triangulations financières qui finissent dans les paradis fiscaux, signer des accords internationaux qui restreignent les flux de capitaux vers les nations qui, sans être des paradis fiscaux, ne collaborent pas aux
contrôles internationaux.

59.  Les organismes financiers internationaux actuels, au service du pouvoir économique et financier global, doivent être remplacés par une Banque mondiale solidaire. elle pourvoira aux nécessités financières des nations, pour qu’elles ne soient plus les victimes des usuriers et des vautours. Cette banque commencera à se capitaliser avec les quotes-parts des nations, et un impôt
mondial sur les grands capitaux et sur les transactions financières.
60. Abroger des traités internationaux toute clause qui restreint la liberté de chaque pays, et mettre en place des contrôles du capital financier international. Peu à peu, les nations adapteront leurs réglementations pour provoquer un flux progressif de l’épargne des gens, depuis les banques privées vers une Banque d’État sans intérêts, et de tels moyens ne peuvent être limités par des traités élaborés en faveur du pouvoir financier mondial.
61. à mesure de la progression des transformations financières nationales, on pourra capitaliser davantage la banque mondiale solidaire, qui commencera à financer des projets productifs régionaux. et ce, jusqu’à ce qu’elle puisse finalement accomplir les fonctions de banque centrale mondiale, apte à émettre une devise commune pour le commerce international, bien que les nations maintiennent leur propre monnaie.
Élimination des frontières pour la circulation des personnes.
62. Il faut essentiellement travailler à la prise de conscience et à la sensibilisation des populations à l’égard de la situation des immigrants et des réfugiés. C’est un devoir des personnes, des organisations et des gouvernements, mais il est crucial que les médias se mettent au service de cette tâche.
63. La population doit être mise en situation de percevoir l’humanité et la sensibilité de l’étranger, pour l’appréhender comme un frère et non comme un envahisseur. on doit désamorcer les préjugés, la crainte de la concurrence pour les emplois et l’usage des services publics, ou de l’insécurité.
64.  Les organisations sociales devraient créer des espaces d’intégration entre natifs et immigrants qui facilitent la vie commune. Le choc culturel se résout grâce à la diversité et à l’intégration, non par le rejet et la formation de ghettos isolés.
65. Les gouvernements doivent planifier l’intégration sociale et professionnelle des immigrants, de la même façon que pour les autochtones.
66. Les accords entre nations doivent avancer vers l’objectif d’une ouverture totale des frontières, en essayant d’orienter la migration vers les lieux où existent les meilleures opportunités, mais sans mettre de restrictions.
67. Renforcer le concept qu’aucun être humain n’est illégal.

Arrêter le désastre écologique
68. Bien qu’une très forte prise de conscience du thème de l’écologie existe parmi les populations, les mouvements sociaux devraient redoubler d’effort, mais surtout en mettant l’accent sur le problème central qui est la
surconsommation effrénée qui mène à la mise à sac des ressources, à la contamination et au réchauffement climatique global.
69. Les campagnes réalisées pour ralentir le réchauffement climatique et la destruction des ressources devraient non seulement mettre l’accent sur les facteurs directs du problème, mais aussi et surtout sur sa racine : le mode de
consommation. Il faut expliquer que la transformation du système économique est une condition indispensable pour inverser la catastrophe écologique et que la culture de la surconsommation, à laquelle participe une grande partie de la population, doit changer.
70.  Il faut remplacer la culture du jetable par celle de biens plus durables ; on doit gagner en sobriété dans la consommation d’objets, et s’orienter vers la demande de services sans impact sur l’environnement.
71. Bien que le développement de chaque pays fasse l’objet d’une planification nationale, des accords doivent exister pour avancer vers une transformation du mode de consommation.
Dans les pays les moins développés, la consommation de produits matériels et de services doit encore augmenter, mais dans les pays les plus développés et dans la frange la plus riche du reste des nations, il faut diminuer la consommation matérielle et développer les services.
72. La transformation du mode de consommation doit être planifiée de façon graduelle, afin qu’il n’y ait pas d’impact sur l’appareil productif et que cela ne génère pas de chômage. Il faut planifier une reconfiguration de l’appareil
productif pour une reconversion graduelle.
73. Il faut introduire le concept de Bio-économie de sorte qu’il incorpore le coût de la “trace écologique” dans la valeur de chaque produit, pour décourager la consommation des produits qui ont le plus grand impact environnemental.
74. Financer et subventionner la production d’énergies alternatives,
comme le solaire, l’éolienne et l’hydraulique, en ponctionnant sur la rentabilité de l’industrie pétrolière.
75. en ce qui concerne les ressources non renouvelables, il faut utiliser le critère d’imposition d’un impôt sur les produits qui les utilisent et, avec cette ressource, subventionner l’industrie du recyclage de ces matières.
76. au niveau national, il faut obliger les entreprises qui contaminent à investir dans une technologie non polluante. au niveau international, des barrières
devraient être mises en place sur tous les produits en provenance de nations qui contaminent encore dans leur processus de fabrication.
77.  Les accords commerciaux internationaux devraient se débarrasser de leur trace néolibérale de libre échange, et réguler le commerce international sur la base d’une diminution drastique des facteurs polluants.

Rébellion culturelle face à la manipulation médiatique
78. Il faut démasquer devant les populations la farce manipulatrice
des grands médias et leur dépendance aux pouvoirs économiques privés ou étatiques. un premier pas sera la diffusion d’information au sujet des intérêts réels qui existent derrière chaque moyen de communication, contrairement à
leur apparente neutralité et indépendance journalistique.
79. Il y a lieu d’expliquer comment, à partir des intérêts économiques,
la surconsommation des populations est encouragée, ce qui mène à la concentration économique et à la mise à sac des ressources naturelles. Comment à partir des intérêts du pouvoir économique et politique, le comportement électoral est influencé, pour que rien ne change vraiment.
80. avancer dans une analyse psychologique et sociale, pour expliquer comment fonctionne la manipulation médiatique et comment le récepteur passif et ingénu peut être manipulé. Comment on modèle l’imaginaire collectif
et on installe des nécessités fictives, des désirs, des points de vue, des vérités absolues, “un sens commun”, des craintes, une confiance institutionnelle, les chauvinismes, la valorisation de la superficialité, des conformismes et
autres formes de lavage de cerveau.
81. Les organisations et les mouvements sociaux peuvent travailler en mettant en lumière ce thème et contribuer à sa diffusion, bien que la production de faits culturels en lien avec ce sujet surgira sûrement de l’inspiration de personnes ou de groupes spontanés. L’art graphique, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique et d’autres expressions culturelles pourront contribuer à mettre en
évidence et à montrer le ridicule de la manipulation médiatique.
82.  De tels faits culturels contestataires peuvent commencer avec des choses très simples et être transmis par les réseaux sociaux, pour aboutir à des oeuvres complètes de théâtre, de films, de chansons, de revues et à des expressions de tout type.

Droits humains
83. Toutes les propositions en faveur de la Nation humaine universelle sont liées à un type de droit humain incluant donc la prise de conscience. mais de toute façon, il faudra toujours les mettre en exergue, et surtout mettre en
évidence l’hypocrisie que dénote la déclamation de ceux qui les violent systématiquement.
84. Pour que soient crédibles les dénonciations sur les violations des droits les plus fondamentaux, celles-ci devraient se détacher de tout parti pris idéologique pour éviter de tomber dans une différenciation des plaintes ou
des justifications selon le camp qui a violé ces droits.
85. Plus que faire prendre conscience de l’importance des Droits humains, il faudrait oeuvrer à faire percevoir l’humanité en chaque habitant de la terre, et qu’en conséquence ses droits soient respectés. Il faut sensibiliser les populations sur la souffrance de beaucoup d’êtres humains qui, bien que l’on ne le dise pas à haute voix, apparaissent en grande partie dans l’imaginaire collectif comme des sous êtres, relativisant ainsi l’importance de
leurs droits.

Démocratie réelle
Le premier pas consistera, pour toutes les 86. organisations et mouvements qui travaillent sur l’un des objectifs de la Nation humaine universelle, à mettre en place la démocratie réelle en leur sein. Cela impliquera au minimum, à déléguer des fonctions par une élection directe et des mécanismes souples pour les révoquer, un contact fluide des fonctions avec l’ensemble dans un cadre délibératif, consultatif, participatif et flexible, et à des consultations
obligatoires pour les décisions importantes.
87. Toutes les personnes qui s’organisent spontanément autour de l’émergence d’un conflit devraient se proposer de soutenir cette organisation par la pratique de la démocratie réelle, soit pour continuer le travail en cours
sur ce conflit spécifique, soit pour entreprendre de nouveaux thèmes.
88. Chaque fois que s’organisent des revendications face aux pouvoirs publics pour exiger la solution d’un conflit spécifique, la mise en place de mécanismes de démocratie réelle devrait aussi être revendiquée, pour ouvrir des
voies rapides de participation populaire lors de conflits futurs.
89. Chaque organisation devrait encourager et se prédisposer à un premier niveau de jonction avec d’autres organisations locales similaires, par des échanges, des forums et des activités conjointes, pour gagner en force au moment de travailler sur les conflits et d’exiger la mise en place de moyens de démocratie réelle. Cette collaboration entre organisations devrait aussi passer par la pratique de la démocratie réelle.
90. Toute coordination entre organisations devrait avoir comme position claire de transformer le système, avec des objectifs politiques définis. Dans ce contexte, le plus important sera de réussir à ne pas affaiblir la puissance de
l’ensemble par des dissensions secondaires. Chaque étape délibérative, permettant de clarifier la direction, devra être suivie d’une étape d’action accompagnée par tous.
91. La coordination entre organisations devrait  se transformer en un mouvement politique inclusif, auquel s’ajouteraient des spécialistes de divers secteurs, en avançant dans l’élaboration de projets de loi sur différents thèmes. De tels projets devraient progresser en synergie avec les opinions et les préoccupations qui surgissent dans l’environnement consultatif de l’ensemble, par des mécanismes aisés, qui permettent une participation citoyenne et ne se limitent pas aux membres des organisations.
92. Face à des conjonctures électorales, il faudra évaluer si les organisations se limitent à un rôle de pression politique, forçant certains candidats à faire leurs propositions, ou si au contraire, elles s’engagent dans l’arène politique avec leurs propres candidats. mais à tout moment, la priorité doit être, en plus des objectifs spécifiques, l’accord sur la mise en place des moyens de démocratie réelle dans les politiques publiques, comme ceux qui sont mentionnés par la suite.
93. Générer des espaces d’échange et de délibération citoyens sur divers sujets, par l’intermédiaire de toutes les technologies de communication disponibles, en obligeant les moyens privés à céder des espaces à cette fin. Favoriser les avis, la critique et les propositions des personnes les plus
participatives de la société en pourcentage significatif, en générant un environnement démocratique, qui neutralise la tendance à la stagnation institutionnelle.
94. Former la population, à travers les médias, en octroyant des espaces similaires aux représentants des divers points de vue sur les sujets à débattre, avant les consultations populaires.
95. Instituer des consultations populaires obligatoires autour de sujets qui apparaissent comme importants pour des initiatives citoyennes ou gouvernementales, en définissant tant au niveau municipal que national, les thèmes et les fréquences possibles des consultations. Il faudra avancer
pas à pas, du plus simple au plus complexe, et avec des consultations d’une fréquence annuelle minimale, vers une plus grande fréquence, à mesure qu’avance la formation et l’adaptabilité des voies de participation.
96. Inclure la révocation de mandat pour que  les élus qui ont de mauvais résultats puissent être déplacés suite au vote d’un pourcentage de l’électorat.
97. Inclure une loi de responsabilité politique, en vertu de laquelle les candidats avant chaque élection doivent établir par écrit leurs engagements, s’engager à les assumer et en cas de non accomplissement, les révoquer de leur charge.
98. Élection directe par un vote populaire des juges et des commissaires, avec un calendrier différent de celui des élections législatives ou exécutives.
99. Introduire des budgets participatifs au niveau municipal et des consultations sur des lignes budgétaires générales au niveau régional et national.
100. mettre en place des consultations populaires obligatoires sur des sujets internationaux, qu’il s’agisse de décisions de politique extérieure à chaque pays, ou de décisions régionales ou mondiales, dans le cadre d’une dynamique
de complémentation internationale vers la Nation Humaine Universelle.

Économie mixte
101. approfondir la remise en question des paradigmes de l’économie capitaliste et néolibérale, comme la théorie du reversement, l’autorégulation des marchés, l’intérêt bancaire et le culte de la propriété privée.
102. Installer le paradigme « d’égalité en droits  et en opportunités pour tous », en expliquant sa vraie signification, ses fondements et ses conséquences.
103. en finir avec le flux financier des profits des sociétés vers la spéculation et l’usure, en obligeant le réinvestissement productif par la mise en place échelonnée d’un impôt sur les profits inversement proportionnel au pourcentage en faveur du réinvestissement productif et à la génération
d’emploi.
104. Création d’une Banque publique décentralisée sans intérêts, qui commence à opérer avec les banques d’État et se finance avec les fonds publics, l’épargne privée et une politique expansive de la banque centrale.
105. Canaliser de façon échelonnée l’économie privée vers la Banque publique sans intérêts, en commençant par la nationalisation des banques en faillite, puis le transfert de tous les dépôts à vue vers les banques d’État, et en continuant avec la suppression de la garantie des dépôts pour ceux placés
dans les banques privées qui ne respecteraient pas les régulations
strictes, ou ne financeraient pas la production.
106. Interdiction absolue des pratiques usurières et spéculatives, en mettant tout le système financier au service du développement, le réduisant à sa plus simple expression et en supprimant toute couverture de la Banque centrale à la
banque privée qui ne s’intègre pas à ce projet.
107. Mise en oeuvre d’une politique monétaire expansive précise, orientée vers le financement de projets productifs planifiés avec une coordination entre le secteur public et le secteur privé.
108. Formation dans les municipalités d’un Comité de Développement Local, constitué de centres éducatifs, d’entreprises, de travailleurs, de chômeurs et d’autorités publiques, pour élaborer et mettre en route des projets productifs qui renforcent les capacités du lieu, en articulation avec l’économie nationale et régionale.
109.  Adapter la législation du travail pour permettre une participation
graduelle des travailleurs aux gains, à la propriété et aux prises de décision au sein des entreprises, en cherchant un équilibre entre les droits de l’entrepreneur par rapport à son investissement, et les droits des travailleurs par rapport à
leur contribution entière à la marche de l’entreprise.
110. Améliorer la répartition du revenu à sa source. Celui des travailleurs par le versement d’une participation d’un pourcentage des gains. Celui des petites et moyennes entreprises grâce au démantèlement des monopoles qui
s’approprient la plus grande part dans la chaîne de création de valeurs.
111. Démantèlement des monopoles grâce à des régulations strictes, mais surtout grâce à l’impulsion de multiples entreprises nouvelles dans les secteurs de l’économie régentés par les monopoles, en les soutenant par le
financement, par une promotion industrielle, par la formation et par une action coordonnée entre l’État et les Pme/PmI.
112. Démanteler les monopoles de commercialisation qui exploitent les petits producteurs, en générant des coopératives avec une plus grande force de négociation, et en favorisant la diversification des acteurs dans le commerce à l’échelon national et international.
113. Campagnes de prise de conscience sur la manipulation médiatique qu’exercent les grandes marques pour conditionner le consommateur, et réussir à monopoliser les marchés avec des marges de rentabilité disproportionnées par rapport au coût de production.
114. Réguler le marché des capitaux, en évitant l’investissement spéculatif, en établissant des périodes minimales entre l’achat et la vente d’actions, et en percevant une taxe pour chaque opération.
Planifier un développement productif général, en
115.  cherchant à transformer le modèle consommateur et prédateur de ressources naturelles en une consommation rationnelle et équilibrée pour tous les secteurs de la société. Renforcer la croissance dans les secteurs des
services, en optimisant la santé, l’éducation et la recherche.

Paradigmes culturels

116. Remettre en question, par tous les moyens de communication possibles, les valeurs de l’antihumanisme, comme la violence dans tous les domaines, l’individualisme, la surconsommation, le manque de solidarité. Classer les
conduites antihumanistes, dans un “décalogue de la stupidité humaine” qui aide chacun à intégrer pleinement la nécessité de changer.
117. mettre en application à tous les niveaux éducatifs, l’Éducation à la Non-violence. Proposer comme consigne de conduite, la résistance à toute forme de violence.
118. Faire prendre conscience du changement de valeurs, non pas basé sur un sermon moralisateur, mais en relation avec n’importe lequel des projets de la Nation Humaine Universelle.
119. Faire prendre conscience que les valeurs humanistes sont universelles et, par conséquent, impliquent une relation avec les milieux immédiats mais aussi avec tous les habitants de la planète.
120. Renforcer l’attachement à la Règle d’or : « Traiter les autres comme nous voulons être traités » en tant que la plus grande référence interne dans la conduite de chacun.

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